« Notre plateforme, se présente comme un réseau de rencontres par téléphone. Cette plateforme est destinée aux hommes habitant la campagne, les cinquantenaires, des personnes ne comprenant rien a internet surtout. Par sms, ces personnes pensent échanger avec des gens de leur région dans trois groupes balises : soft, hard et gays. Par téléphone, les usagers préenregistrent une présentation et des messages pour d’autres utilisateurs de la région dans les catégories : matrimonial pour le flirt, hot, SM pour les plus trashs et gays. La plateforme les met en contact quand c’est possible. Toutefois, comme la grande majorité des appelants sont des hommes dont plus de 50% hétéros, c’est la que les animateurs entrent en jeu en raison de la faible correspondance.
Arrive alors le vieux téléphone rose, ou tout d’abord on répond aux texto surtaxes, en aguichant et donnant envie sans jamais accepter de rendez-vous. Le but est de faire durer l’échange et pour cela on a notre petite technique en disant vouloir tout de suite baiser puis en prenant notre temps et demander des infos plus précises sur le genre de personne que veut l’interlocuteur. Les clients sont nombreux, il faut savoir chouchouter ceux qui paient beaucoup.
La deuxième partie consiste à la modération en repérant les moutons noirs du téléphone rose pour les isoler complètement des autres clients. Il s’agit des pédophiles, des suicidaires, les propositions de prostitution… inscrits dans une liste d’interdits dont les animateurs disposent.
Parfois, on est quand même gagne par la moralité car il y a des gens qui nous contactent pour se soulager de leur lourd quotidien. On a l’impression de profiter de la misère humaine. A part ca, je deviens gay ou femme le temps d’une journée. Quand le plateau manque d’animatrices, je me porte volontier au jeu de rôle.
Concernant les conditions de travail, elles sont difficiles puisque le plateau tourne H24. A plein temps, je reçois un salaire de 1200 euros net par mois. Malgré l’opinion négative que peuvent avoir certaines personnes par rapport à ce travail, réintégrer une entreprise classique ne m’attire plus autant. Je pense continuer dans cette voix professionnellement comme vendeur dans un sex shop par exemple. »